lundi 8 avril 2013

Vive la Zone !

Ai-je quelque chose d'intéressant à dire ? Non. Alors disons-le ! Je viens de découvrir que la carte Navigo, le pass', permet d'aller jusqu'à la Zone cinq, gratos, le samedi et le dimanche même si on est abonné pour un couple de zone 1-2, 2-3, etc. Le problème, si j'ai bien compris où commençait la zone cinq, juste après la zone quatre, je n'ai pas trouvé ses autres limites. Peut-être jusqu'à Marseille ? C'est la capitale des arts et de la culture européenne, ça tombe bien, en plus il y a un festival de films emmerdants, c'est épile-poil. Je ne suis allé qu'à Bourron-Marottes, c'est déjà tout un programme. Pour y découvrir un autre aspect de la forêt de Fontainebleau. Forêt bellifontaine. J'y ai vu le rocher Carrosse et j'ai loupé le gouffre sur chemin des contrebandiers, dommage. J'ai aussi rencontré mon beau sapin roi des forêts. Je suis passé par la mare aux fées, mais point de fées, juste un couple de canards hétérosexuels perdus dans la grisaille.
 La sale gueule de l'immense rocher Carrosse
 mon beau sapin roi des forêts
Ce matin, en écoutant la radio, personne n'a annoncé que la forêt de Fontainebleau avait en partie brûlé. Je suis rassuré. Parce qu'hier, il caillait tellement que j'ai fait un feu de bois. Je l'ai éteint avec du sable gréseux, mais avec ce vent d'est, on n'est jamais sûr que les braises ne vont pas se propager. Ouf.
J'ai acheté des choses. Tiens, oui, qu'ai-je donc acheté depuis deux trois jours ? Voyons où passe mon pognon ? Des olives, des violettes, du lait du chocolat et deux gousses de vanille pour faire un chocolat au lait comme celui de Samuel Becket, on écrit sur la peau du lait avec une petite cuillère, des patates pour faire des frittes très bonnes, j'ai une friteuse toute neuve, les frittes dans les restaus parisiens prêtent à rire, de la salade pour maigrir, le dernier disque d'Higelin, le nouveau disque d'une québécoise, Lisa Leblanc, une grosse rabineuse, qui me plait bien parce qu'elle ressemble, sa voix ressemble à celle d'une collègue de travail, belgo-sicilienne, et parce qu'elle chante cru, lustucru et qu'elle dit plein de beaux gros mots tout chauds. J'ai acheté deux billets pour l'expo Capa, la valise mexicaine. J'ai pensé à Modiano en passant rue des archives. 
 Rue des archives, Patrick modiano, Dora Bruder
J'ai acheté sur internet un livre, "Le tableau du Maître flamand" de Arturo Perrez-Reverte, très très bon polar que je souhaite offrir. J'ai acheté une baguette tradition, un béret basque et un fusil Manufrance, non en vrai, juste une "tradi" et un lance-roquette, c'est déjà un effort de le prononcer... Ils n'avaient hélas pas de lance-roquette. J'ai acheté trois automates à ressort, qu'on remonte, une souris, un canard et une grenouille, tous mécaniques. Enfin mais. M'enfin. J'ai acheté trois vieilles photos, une représente une maison classique construite en 1913 à la veille de la guerre qu'on dit Grande, avec trois fenêtres, la maison, les deux yeux et la bouche et à chacune des fenêtres, une personne à la fenêtre, un homme et deux femmes. Charmant ou plutôt non, intrigante photo, comme une oeuvre surréaliste. Une autre représente un homme et une femme déchargeant un chargement du haut de l'arrière d'un camion à ridelles bâché, ils jettent des trucs, du pain peut-être, dans une couverture tenue et tendue par deux hommes dont un porte un béret, des lunettes cerclées et fume une vieille roulée et l'autre plus jeune porte une cravatte qui pend par dessus un pull en V sans manche, le pull est passé dans un pantalon pattes d'eph' qui est resserré par une ceinture qui monte plus haut que la taille. La rue est pavée de bonnes intentions et il y a des détritus qui la jonchent, détritus, en forme de couvercles de boites de chaussure, ce n'est pas un marché mais un camion de distribution de ravitaillement, dans le Nord de la France, pendant la guerre, la der des der. La troisième photo, ce sont les mains ridées et les doigts mobiles d'une vieille femme devant un soleil de bobines qui servent et alimentent la confection manuelle d'un napperon brodé et dentelé. L'ongle de son pouce, bien que la photo soit en noir et blanc, est carminé avec un rouge à ongles. Tiens, l'anagramme de photo, une autre façon d'écrire foot, phoot, c'est pas mal. La quatrième, parce que je me suis trompé, j'ai acheté quatre photos et non trois, représente une femme, maitresse d'école, avec deux jeunes gars en culotte courte, cravatés, le cheveu discipliné, tout trois regardent un tableau sur lequel est accroché le patron d'un costume de merde. A gauche on voit le visage d'une jeune fille avec un noeud papillon dans les cheveux. Le légende de la photo est libellée tel que je l'écris : Les jeunes, suivant ainsi les préceptes du Maréchal apprennent à travailler en commun. A Paris, au centre social du 19° arrt sont exposés actuellement des dessins d'enfants et des travaux réalisés dans les ouvroirs. Censure V.73.917. Il faut retenir son souffle pour lire ça. Les ouvroirs, le Maréchal, merde alors !

J'ai payé trois places de cinéma dont une au tarrif étudiant pour voir un film, 11,6 qui relate l'affaire Toni Muselin, le convoyeur de fond qui s'est tiré avec son fourgon et 11,6 million d'euros, Toni avec un 'i' pas un 'y'. le film relate, c'est tout mais c'est pas si mal. J'ai acheté dans un wagon du métro un opuscule tout simple, la sous forme d'une feuille de format A4 de 80 grammes pliée une fois, contenant trois poèmes voluptueux choisis par Jean-François Meyrier, il y a le Nombril de Théophile Gautier et les Bijoux de Charles Baudelaire. J'ai payé un café au comptoir d'un café et un autre à la terrasse du café d'à coté le premier café, pour rejoindre un fumeur. Un p'tit noir, un casque de CRS.
Tout ça pour ne pas avoir voulu prendre le temps pour acheter un nouveau frigo... le mien vient de claqué sans faire de bruit, en vrai, il a suinté du cul, un truc brillant et tout noir, et il faisait beaucoup plus chaud à l'intérieur du frigo qu'à l'extérieur, sans qu'on puisse pour autant le reconvertir en radiateur
Et pour quelle raison ne veut-il pas acheter un frigo, doivent se demander les lecteurs ? Il n'y a pas de réponse à cette térébrante question. C'est sans doute un problème de forme. Parce que l'utilité du frigo reste indémontrable, particulièrement au printemps lorsque cent mille espèces de fleurs ne demandent qu'à éclore. Il y a en revanche un prétexte, c'est lourd à monter au deuxième étage. Pour descendre celui qui a fuité du noir par derrière, je n'ai pas eu trop de mal : deux coup de révolver dans l'plastron et descendu le kiki. 
Ce n'est pas Laurent Fabius qui me contredira ! 
Laurent, ça va ?!  

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