samedi 29 juin 2013

Depuis plusieurs semaines j’ai envie de crier : aujourd’hui je hurle !



Dans le cadre de la 13ème « Les étudiants à l’affiche », de l’Université de La Rochelle avec une pièce de théâtre : Le rôle de vos enfants dans la reprise économique mondiale
L’auteur québécois Eric Noël a encadré les étudiants de l’atelier écriture de plateau en les accompagnant et les guidant dans l’écriture de cette pièce de théâtre de A à Z. Sous la conduite et la mise en scène de Claudie-Catherine Landy.
Je n’ai pas l’habitude de bassiner les lecteurs de mon carnet de bord avec des trucs nauséeux. Cette pièce de théâtre, qui se veut drôle,  contient tous les poncifs antisémites… Ceux qui l'ont créée ne sont pas antisémites ! Les pauvres innocents ! Un prof-chercheur de l’Université de La Rochelle a détaillés les propos incriminés et dénoncés. J’ai pensé, naïvement, que tout le monde condamnerait cette création à commencer par le Président de l’Université de La Rochelle. Parce que c’était une mesure d’intelligence et de respect. Ce n’est pas le cas. L'Université de La Rochelle a continué d'accorder toute sa confiance dans l'auteur et la metteuse en scène qui ont produit une pièce de théâtre haineuse à l'encontre des gens très pauvres, des prostituées et des Juifs. La metteuse en scène a même été remerciée: son contrat est renouvelé pour l'an prochain.
Ni les analyses de chercheurs, ni les lettres de comédiens de grand renom, ni la simple lecture de cette pièce désolante n'auront fait bouger une institution qui s'est contentée de suivre l'avis des membres de la compagnie et de leurs amis.

Voici, en revanche, ce qu’a reçu le professeur-chercheur : depuis, le Forum de l'université a déversé une trentaine de pages extrêmement virulentes à son encontre, dans l'indifférence complète des responsables de l'université. Au gré des affirmations de certains de ses collègues: Malhonnête, Complot contre la présidence, Manipulation, Totalitarisme,  Lâcheté, Terrorisme, d'être devenu un  bourreau.  Le seul à se plaindre de l’antisémitisme de cette pièce. Salis l’université et les étudiants. Pas d’argument tangible, Modifie le texte de la pièce, etc. Se me livre à un véritable travail de censure et de manipulation. Assène sa vérité par le moyen d'intermédiaires bien choisis dont il a certainement pu orienter la lecture. Fais de la propagande. Insensible à la présomption d’innocence. 
Il n'est donc pas étonnant que pour certains étudiants, il est
devenu le « prof juif qui fout la merde ». Pour certains collègues, c'est un extrémiste et qui ferait mieux d’être plus discret avec ce qui se passe en Israël. Voilà le niveau des personnes qui ont aimé cette pièce de théâtre.

Seule bonne nouvelle, 

la pièce ne sera pas rejouée à Montréal.

J’ai omis de vous dire, cerise sur le gâteau : le professeur-chercheur s’appelle GOLDBERG. Goldberg, comme le juif de la pièce…
Si vous avez envie de le soutenir dans sa démarche, écrivez à daniel.tiran8range.fr  on transmettra…
Si vous préférez, hurler & criez très fort : « NOUS SOMMES TOUS DES PROFS JUIFS QUI FOUTONS LA MERDE ! »
Les stéréotypes de la pièce :
On ne peut plus rien dire qui fâcherait les juifs… La Goldberg and Co : incarnation de la multinationale Les juifs n’ont de cesse à tromper le monde. Les juifs font profil bas de façon tactique. Les juifs sèment la discorde entre les non-juifs. Les juifs finissent toujours par revenir sur le devant de la scène. Chez les juifs, l’argent ne dort jamais Les juifs nous embrouillent avec leurs contrats incompréhensibles Les juifs font du blé avec le commerce des enfants Les juifs sont revanchards, ils s’en prennent à des vieux nazis de 150 ans. Contre une liasse de billets, les juifs cessent leur chasse au nazi et acceptent de lui serrer la main. Les juifs mettent en place un système de commerce des enfants. Ils se servent de la crédulité des gens. Répétition de quasiment tous les stéréotypes précédents Les juifs sont partout Les juifs travaillent avec les investisseurs de la mafia Les juifs changent les règles quand çà leur chante Les juifs envoient leurs subordonnés à la mort quand c’est leur intérêt.
Extrait n°1 de la pièce
MICHEL
On apprenait, donc, hier, dans Le Monde, que Richard Goldberg, riche homme d’affaire juif…
VÉRO
Michel! On ne peut pas dire ça.
MICHEL
Dire quoi?
VÉRO
Riche homme d’affaire juif. Tu peux dire un ou l’autre, riche ou juif, mais pas les deux pour parler du même homme.
ZZZ MICHEL
Oui, bon, d’accord, alors, lui, là, Richard Goldberg, PDG de la Goldberg & Co, une entreprise d’investissement franco-austro-italo-nippo-allemande, avait été assassiné. Sa fille, Marta, une riche femme d’affaire juive, (Véro secoue la tête, découragée) prenait alors la direction de l’entreprise. Elle annonçait du même souffle un changement d’orientation, une petite
Extrait n°2 de la pièce
MARTA
La misère se développe à une vitesse impressionnante. Impressionnante, oui. Si on ne change pas de ligne, nous pourrions éventuellement la ressentir. Certes il y a peu de chance, mais nous ne sommes jamais trop prudents. Pendant la crise, nous avons sauvé les meubles, cependant nous n’étions pas les plus appréciés sur la place publique, vous imaginez bien. Comme on dit souvent, vous pouvez voler le peuple une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, cinq fois, six fois, il n’est pas totalement exclu qu’à un moment, il en ai un peu marre. C’est pour cette raison qu’on a préféré faire profil bas quelques temps, le temps qu’ils se jettent la pierre entre eux, histoire de se passer les nerfs. Et aujourd’hui nous revenons sur le devant de la scène. Et oui : l’argent ne dort jamais et nous, nous n’avons pas souvent sommeil…
Extrait n°3 de la pièce
AGENT
Héhé. C’est toute une belle question, ça, ma petite dame. Laissez-moi-vous expliquer notre système d’investissement. (Il prend une grande respiration et débite la suite à une vitesse ahurissante) Nous proposons deux types d'investissement qui dépendent entièrement de la qualité du produit sur lequel nos clients veulent investir: l'investissement fluctuant et l'investissement fixe. L'investissement fluctuant consiste à miser de petites sommes d'argent, en général pas plus de 10 000€, sur des produits de conditions moyennes. Le principe est qu'à partir de l'âge de 18 ans, ces produits doivent reverser à l'investisseur entre 5,25 et 10,75 % de leur salaire. C'est pour ça qu'on appelle ça un investissement fluctuant car il dépend entièrement du salaire du produit, il fluctue. Fluctue, fluctuant, même famille. Un produit de condition modeste, dont les parents sont peu instruits a 71,32 % de chance de ne pas faire d'études et de commencer à travailler dès l’âge de 16 ans et 4 mois. Mais ce n'est pas tout ! Depuis quelques années nous menons un projet-pilote appelé “Prends-toi en main, produit adolescent!” Avec un point d’exclamation. Ainsi, nous offrons aux investisseurs, pour un léger supplément, les services d’un de nos agents qui ira à la rencontre de leur produit adolescent dès l’âge de 13 ans pour leur expliquer leurs responsabilités. La probabilité qu'il ait un emploi avant ses 18 ans passe alors de 71,32% à 94,76 %. Vous me suivez?
MICHEL
Ben oui, vous avez pas bougé.
AGENT
Très bien. Poursuivons. Prenons le cas d'un produit devenu adulte qui gagnerait 1000€ par mois.
VÉRO
C'est bien peu.
AGENT
Oui, mais c'est le minimum. Donc, avec un taux à 10,75 %, si ce produit gagne 1000€ par mois, il devra vous reverser un peu plus de 100 € par mois, soit plus de 1200€ par an. Et, en toute logique, au bout de 8 ans et 4 mois, votre investissement sera rentabilisé. Et si le produit est au chômage ? Vous touchez une part de ses allocations. Et si malgré tout, le produit ne travaille pas ? C’est le risque de l'investissement. Ça passe, ou ça casse. Mais, votre trader sera là pour faire en sorte que ça réussisse. L'autre type d'investissement ? Le fixe. C'est différent et la même chose en même temps. Il est cependant conseillé d'investir sur des produits de luxe – comme le sera le produit qui grandit dans votre ventre, madame, à n’en point douter. Le remboursement fixe commence à l'âge de 25 ans et non plus 18 ans. Mais surtout, cette fois-ci, le produit ne verse pas un pourcentage de son salaire. Au contraire, chaque année, il doit verser 24,45 % de l'investissement qui a été misé sur lui au départ. Admettons que vous investissiez 100 000€ sur un produit. 100 000€ ! C'est une coquette somme en effet, mais ce sont les prix monsieur. Donc, je disais, vous investissez sur un produit à 100 000€. Les années passent et, lorsque le produit atteint l'âge de 30 ans, il doit vous reverser 24,45 % de ces 100 000€, soit un peu moins de 25 000€.
 AGENT
Si un problème survient à la naissance ou peu après – mort en couche de la mère ou du produit, y a une grille.
MICHEL
Une grille?
AGENT
De pourcentage. Mort à la naissance, le contrat est annulé, tout simplement. Mort dans la première semaine, vous gardez 10%. Dans les premiers 3 mois, 12%. Dans les premiers 6 mois, 15%. Etc. À 18 ans, quoi qu’il arrive, vous n’en êtes plus responsable et tout l’argent vous appartient. On vous suggère donc de placer l’argent de façon sécuritaire, de pas tout dépenser advenant un accident… c’est déjà pénible de perdre un… un…
Extrait n°4 de la pièce
FRIEDRICH
Au secours ! Au secours !
COHEN 1
Tu ne peux plus t’échapper charogne. Ca ne sert à rien.
COHEN 2
Ca ne sert à rien charogne. Tu ne peux plus t’échapper.
ARTHUR
On ne vous dérange pas ? On vous a dit de rester en cuisine vous
FRIEDRICH
Ya ! Mais c’est eux là ! Ils me veulent !
ARTHUR
Ils quoi ?
COHEN 1
Il s’agit de Friedrich Hanzel. Cuisinier, certes, mais nazi du 3ème Reich avant tout. Nous sommes ici pour l’arrêter et pour le faire juger.
COHEN 2
Il s’agit d’un nazi du 3ème Reich. Friedrich Hanzel certes, mais cuisinier avant tout…
ARTHUR
Vous répétez toujours ce que dit l’autre ?
COHEN 1
On essaie oui. C’est pour donner un petit effet comique, mais ca marche pas, il y arrive pas. Tiens puis arrête ca m’agace. Friedrich Hanzel, ici présent, est donc un nazi. Il était cuisinier dans un camp de concentration durant la seconde guerre mondiale.
COHEN 2
C’est pour ça que nous le recherchons. Il doit payer pour ses crimes.
FRIEDRICH
Mais aidez moi ! C’est des fous !
LE STAGIAIRE
Je veux bien que sa cuisine soit dégueulasse, mais on n’arrête pas quelqu’un pour autant.
FRIEDRICH
Ya ! J’ai toujours fait le même ragout.
 ARTHUR
Tu sais, ce sont des gens très à cheval sur la cuisine.
COHEN 1
Taisez-vous assassin ! Vous êtes un meurtrier ! Vous allez payer ! Toi dis lui ces droits.
COHEN 2
Alors tout ce que vous direz retiendra des charges… par rapport à nos ancêtres qui ont souffert, car oui on a beaucoup souffert… vous êtes ici pour…
COHEN 1
Qu’est-ce que tu racontes abruti ?
COHEN 2
Nan mais j’en ai marre là.
COHEN 1
De quoi ?
COHEN 2
Mais de tout ça. Ca a aucun sens, deux rabbins qui pourchassent un cuisinier nazi. Les gens ne vont rien y comprendre. C’était déjà assez tordu comme ça, voilà qu’on y fout deux rabbins. Puis tu me parles comme à ton chien. Je m’en fous de toutes ces histoires moi. Je suis même pas juif en plus ! Il peut bien cuisinier ce qu’il veut je m’en tamponne. Puis regarde le, il doit bien avoir 150 ans ton nazi, c’est n’importe quoi. Donc tu restes si tu veux, mais je veux pas être lié à cette histoire de débile.
Cohen 2 sort.
LE STAGIAIRE
On fait quoi maintenant ?
COHEN 1
Sale traître ! Moi je trouve ça pas mal cette histoire de juifs et de nazis. Et puis c’est obligatoire. Allez on s’y met tous ensemble et on le juge ici. Qu’on organise un tribunal !
ARTHUR
Nan mais là ca devient trop con. Faut nous laisser maintenant.
COHEN 1
Jugeons-le !
ARTHUR
Vous savez, monsieur le juif, pourquoi cette obsession, je pense qu’il faut savoir pardonner. D’autant que toute cette histoire, n’est qu’une histoire de ragout.
COHEN 1
Mais c’est un nazi !
ARTHUR
Tout le monde à ses petits défauts. Une poignée de mains et tout le monde rentre chez soi ?
COHEN 1
C’est un nazi !
Arthur sort une liasse de billets et donne à Cohen 1 qui vient serrer la main à Friedrich. Il sort.
Extrait n°5 de la pièce
Je vous passe les trop longs détails : Les juifs mettent en place un système de commerce des enfants. Ils se servent de la crédulité des gens.
Extrait n°6 de la pièce
Je vous passe les trop longs détails : Chez Goldberg and Co. Répétition de quasiment tous les stéréotypes précédents
Extrait n°7 de la pièce
Je vous passe les trop longs détails : Les juifs travaillent avec les investisseurs de la mafia
Extrait n°8 de la pièce
Je vous passe les trop longs détails : Les juifs changent les règles quand çà leur chante Les juifs envoient leurs subordonnés à la mort quand c’est leur intérêt.

2 commentaires:

André a dit…

Comme l'exprime un manifestant du Rassemblement anti-fasciste (7 juin sur ton blogue) son "identité est plurielle". Alors pourquoi pas: «NOUS SOMMES TOUS DES PROFS JUIFS ET PÉDÉS QUI FOUTONS LA MERDE!»

CHROUM-BADABAN a dit…

André, déjà avec les juifs, c'est très compliqué ; si en plus on ajoute les pédés, là ça va être complètement le bordel !
Bon, je plaisante, mais Michel Goldberg ne rigole pas du tout.
Les choses se transforment en spirale infernale où chaque camp amène ses témoins.
Entre temps j'ai appris que Michel Goldberg avait des responsabilités universitaires notoires, de responsabilités en relation avec la Présidence de la fac, que d'autre part la fac de La Rochelle est toute petite et une partie des auteurs de la pièce étaient aussi, ou avaient été, ses propres étudiants...
Continuer à exercer ses activités d'enseignant dans de telles condition relève du cauchemar intégral...