Je me demande si le bucheron, le
menuisier et l’ébéniste parlent tous les trois la langue de bois, si le charmeur de serpent a
une langue de vipère, si le suicidé qu’on retrouve mâtin la corde au cou avait de son
vivant la langue bien pendue, si les racines de pissenlits parlent une langue morte, si le fort de halles a la langue chargée, si la grenouille qui voulut devenir aussi grosse que le boeuf préférait la langue de boeuf à la tête de veau ravigotte, si une langue de terre ne trouve pas l'eau de la mer trop salée, s'il faut tremper la langue dans un encrier pour la langue écrite, si le lapsus linguae est une fourche qui a langué ou le pur produit de l'inconscient, si la langue maternelle est universelle, si le défunt a avalé sa langue, si la souris qui courait dans l'herbe parle la langue verte, si celui qui est atteint par la maladie d’Alzheimer
a encore quelque chose sur le bout de la langue, si le cheveu sur le bout de la
langue de Jean-Christophe Avery continue de pousser dans la tombe, si le chien
donne sa langue au chat, si la langue de la vipère a fourché, si la langue corse est encore une langue vivante, si les roses
qu'on envoie balader peuvent écorcher la langue, si tout malade a la langue mauvaise, si le
kangourou a la langue dans sa poche, si le manchot qui pisse contre le mur est
capable aussi de tenir sa langue, si le pauvre Einstein tirait la langue et le diable par la queue, si l’amoureux
a bien tourné sept fois la langue dans sa bouche, si le pâtissier fait toujours
des langues fourrées, si la boulangère fait des gorges chaudes, et enfin si Jérôme Cahuzac a encore une langue qui n’a jamais
menti ?
Je m’en pose des questions.
Et que serait-ce si, en plus, j’usai de ma langue paternelle.
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