Je ne suis d'aucun pays
Je me réclame des hommes
Qui aiment la terre comme un fruit
Au gré de l'amour
J'aimerais m'abandonner
Au rythme des jours
Et des nuits dévoilées
J'aime le goût d'écume
La saveur des embruns
La douce amertume
Des brumes du matin
La laïcité
Au gré de l'amour
Peut-on s'abandonner
Quand on se souvient
Ce que sera demain
Contre les humains
Qui s'aiment dans leur coin
Les forêts d'acier
Fleurissent de barbelés
La nature
Sommes-nous si peu de choses
Des insectes trop petits
Ne sommes-nous donc plus des hommes
Pour nous laisser faire ainsi
Est-il encore temps d'aimer
La centrale
Reverrai-je encore l'automne
Le temps des grandes marées
Puis l'hiver où tout frissonne
Puis un printemps puis l'été
Toutes saisons pour aimer
L'arc électrique
Au gré de l'amour
J'aimerais m'abandonner
Dans un lit de sable
Par les vagues bordé
Sous le grand soleil
Avant d'être glacé
Au bruit des abeilles
Vivre le temps d'aimer
Les Pylônes à haute tension
Reverrai-je encore les neiges
Les feuilles mortes s'envoler
Laissez-moi me prendre au piège
Du doux plaisir d'exister
Laissez-moi le temps d'aimer
La nuit
Je ne suis fils de personne
Je ne suis d'aucun pays
Je me réclame des hommes
Qui aiment la terre comme un fruit
La pluie
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